Le Kabardine a depuis des siècles la réputation d'être un cheval extrêmement endurant et peu exigeant.
Pendant la dernière guerre, les Kabardines furent utilisés à juste titre comme des montures de cavalerie et couvrirent la distance entre Stalingrad aux Alpes en faisant preuve d'une force et une résistance exceptionnelles. Ils étaient particulièrement performants dans les montagnes.
Pendant l'hiver 1935-36, un trajet de 3 000 kilomètres fut parcouru dans le Caucase. La période et les endroits traversés furent extrêmement difficiles. Parmi les participants figuraient 15 Kabardines, 8 Anglo-kabardines et des chevaux d'autres races. Le périple dura 47 jours, avec une moyenne de 64 kilomètres par jour. Certains jours il couvrirent 120 kilomètres. Le groupe était accompagné de vétérinaires qui vérifiaient les pouls et cadences de respiration des chevaux, leur poids et autres paramètres mécaniques et métaboliques. Les Kabardines et Anglo-kabardines se détachèrent rapidement du lot. Bien des parcours-tests ont été organisés depuis, dont les Kabardines sont invariablement sortis vainqueurs.
En 1946 un test majeur de la performance de diverses races russes fut organisé à Moscou. C'était un parcours de 250 kilomètres dont les deux derniers devaient être couverts au galop. Le gagnant fut l'étalon kabardine Ali-Kadym, qui couvrit le parcours en 25 heures.
«Dans les montagnes Pamir une compagnie de cavalerie frontalière soviétique dut grimper 4 000 mètres. Ils montaient plusieurs races, dont des Kabardines. La seule race qui réussit l'exploit fut les Kabardines, tandis que les autres abandonnèrent les uns après les autres à des altitudes plus basses (les derniers à laisser tomber furent les Dons). Les hélicoptères ne pouvaient apporter du foin à cette altitude, mais les Kabardines survécurent confortablement avec ce qu'ils pouvaient trouver sur place. De retour à la maison, ils n'eurent aucun besoin de récupérer, alors que les autres chevaux durent se reposer pendant plusieurs jours.»
Ce qui fait leur avantage sur les autres races est l'endroit de leur naissance et l'environnement dans lequel ils se sont développés, qui ont produit les fonctions physiques particulièrement utiles en course de longue distance. Nés et élevés à 2 000 ou 3 000 mètres d'altitude, ces chevaux ont un corps adapté à ces conditions spécifiques, avec un poitrail et des poumons plus larges, permettant une meilleure acquisition d'oxygène. Le transport d'erythrocites et d'hémoglobine dans le sang devient bien plus effectif pour compenser le pauvre contenu en air.
La première course documentée (à notre connaissance) à laquelle participèrent des Kabardins fut organisée en 1931, lorsque la jument Aza courut 100 Km en 4 heures 25 minutes (moyenne 22.2. Km/h).
Dans l'histoire moderne, les Kabardines parcoururent 2 063 Km de Moscou à Ivano-Frankovsk en 1991. Plus tard, en 1994, une course de Moscou à Saint Petersbourg fut organisée, au cours de laquelle trois Kabardines couvrirent 700 Km en 6 jours.
